Qui exprime ma pensée

Jan Fabre

 

Né à Anvers en 1958 et diplômé de l’école des Arts Décoratifs et de l’Académie Royale des Beaux Arts d’Anvers. Jan FABRE figure parmi les plus importants plasticiens de sa génération. Il est fondateur de la revue pluridisciplinaire JANUS. À juste titre, la critique l’a aussi qualifié de « génie expérimentateur de théâtre ». Le choix de la pluridisciplinarité – metteur en scène, plasticien, chorégraphe et scénographe – est caractéristique de Jan FABRE.

Dès le début des années 80, il s’est livré dans toutes les facettes de son œuvre, à une étude du corps.Sa perception architecturale de l’espace scénique, son attachement à la danse, son interprétation particulièrement du théâtre, comme une œuvre d’art totale font de lui un auteur de théâtre unique. ( l’Arche éditeur)


Propos de l’auteur

- Il me semble qu’il faut accepter la mort comme quelque chose qui n’est pas négatif. Comme un champ énergétique positif. Quelqu’un qui a frôlé la mort, qui y a survécu, conçoit la mort comme un objet contre lequel on peut se cogner et qui nous obligent à rester vigilants, à rester éveillés. Vivre dans cet état post mortem implique une autre manière de pensée comme si chaque respiration, chaque mouvement de la vie devenait un happening où toute pensée est un monde en soi et vous amène à une réceptivité, une sensibilité exacerbée par rapport à chaque événement de la vie. (Propos recueillis par Anny Czupper)

- Je crois en l’inexistant. Je crois à ce qui n’existe pas encore. Car peut-être la beauté ou l’art peuvent-ils nous guérir des blessures que nos guerres intérieures ont infligées à notre cœur (…)

- Je veux pouvoir croire sans juger. Croire à la vie et faire confiance au temps. Le temps dont on a besoin pour goûter les choses et avoir le courage de payer pour cela. Il faut laisser quelque chose derrière soi si on veut pouvoir laisser quelque chose tout court. Je crois au rayon de soleil magique qui transperce le vitrail d’une église. Je m’y installe avec l’idée de pouvoir partager cette chose indescriptible avec d’autres gens. C’est une foi par désespoir. Je suis le chevalier du désespoir. » ( Entretiens avec Jan Hoet – 1994)